Le 12 juillet 2006, je ne savais pas que les semaines suivantes marqueraient ma première rencontre avec la guerre. Avec les bombardements, les cadavres d'enfants, les réfugiés, les drones en pleine nuit... Avec la solidarité sans borne aussi, comme cette scène ci-dessus, dans la banlieue sud de Beyrouth, où les journalistes tentaient à la fois de faire leur métier et de réconforter les habitants après les frappes israéliennes.

Dix-sept ans après, il m'arrive encore de regarder ces photographies prises sur le terrain pendant les 33 jours de "la Guerre de Juillet". J'en avais réunies plusieurs, prises à principalement à Beyrouth, mais aussi à Saïda, Tyr, Jiyeh, Ghazir, dans les camps palestiniens, dans la plaine de la Bekaa. J'avais intitulé cette série War Is Real, en m'inspirant d’une affiche découverte un matin sur les murs de Beyrouth.

Dix-sept ans après la "victoire divine" des barbus libanais, le constat est triste: à Beyrouth comme à Tel Aviv, les fascistes sont au pouvoir. Les métastases du cancer du Hezbollah ont rongé le pays de mon cœur, la pire des extrêmes-droites semble tuer tout espoir en Israël et en Palestine. Les deux démocraties du Proche-Orient n'en sont plus. Si tant est que...

David Hury

David Hury est installé à Paris, avec un pied en Normandie et la tête à Beyrouth. Photographe, romancier et journaliste, il travaille d’où ça lui chante.

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Qana, 30 juillet 2006

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Atelier d’écriture au collège Politzer