Souviens-toi d’Oradour
Oradour-sur-Glane. Comme Drancy, j'entends ce nom depuis que je suis enfant. Il est synonyme de massacre et de politique de la terre brûlée par une armée d'occupation. J'y étais passé étant môme avec mes parents. J'y suis retourné adulte, pas vraiment par hasard. Un jour d'août au ciel noir et chargé.
L'endroit fait froid dans le dos. Le massacre du 10 juin 1944, orchestré par la 3e compagnie du 1er bataillon de Panzergrenadier, commandée par Adolf Diekmann, se sent à chaque coin de rue, dans ce village préservé, comme figé dans le temps grâce au travail du Centre de la mémoire d'Oradour. Je me demande si l'on fera la même chose avec des villages syriens, ukrainiens ou maliens, eux aussi théâtres d'horreurs, d'exécutions et de mise à sac. Dans ces ruines, j'ai découvert une Rosalie calcinée. Cette même voiture que mon grand-père possédait au début de la guerre.
Depuis des mois, je suis plongé dans les horreurs des années 40, pour mon prochain roman. Oradour-sur-Glane n'y figurera pas, mais ce village de Haute-Vienne à 25km au nord-ouest de Limoges, est là pour rappeler une part de cette folie humaine qui sera le squelette de l'histoire sur laquelle je travaille actuellement. Ce village martyr de la Seconde Guerre mondiale m'a simplement rappelé le devoir de mémoire que l'on doit aux générations suivantes.
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